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Fabrication de briques en Chine.

Fabrication des tuiles chinoises.

R. LE PENNEC

 

Photos prises lors de l'expédition spéléologique AKL (Aventures Karstiques Lointaines), en Chine, Août 1999. Province de l'Yunnan. Photos R. Le Pennec.

Les dessins sont de Fabrice Abreal (d'après  photos).   

Farbrication des tuiles chinoises.

 

ROBERT LE PENNEC

11 rue du belvédère 39200 St-CLAUDE

Expédition A.K.L.(Aventures Karstiques Lointaines) août 1997 en Chine (provinces du Sichuan et de l'Hubei).

  Si le but principal était la spéléologie, le côté humain et la façon de vivre des paysans chinois ne nous ont pas laissés indifférents. Les paysages de plus sont remarquables.

  M'intéressant aux anciennes tuileries jurassiennes, le spectacle de la fabrication des tuiles chinoises a monopolisé assez souvent mon attention. On voit un très grand nombre de tuileries (une tous les 5 kilomètres environ). On peut dire qu'un groupe d'une dizaine de maisons en possède une, de même qu'un ou plusieurs fours à chaux.  

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Les maisons chinoises sont toutes recouvertes de petites tuiles canal d'environ 17 centimètres de longueur et 22 centimètres de largeur ; on peut compter plus de 5000 tuiles par toiture. Elles sont de couleur grise, très rarement rouge. La couleur grise est due au fait qu'elles sont très peu cuites ou cuites au charbon ; les rouges sont probablement celles qui étaient le plus près du foyer.

Fabrication des Tuiles  

Ces tuiles sont tournées ; c'est ce qui fait leur originalité par rapport aux tuiles françaises.

L'argile est prélevée à quelques mètres de la tuilerie ; il y a de l'argile partout : c'est de l'argile de décalcification provenant de la dissolution des lapiaz calcaires de dimensions impressionnantes qui constituent toute la région montagneuse.

Cette matière première est transportée à dos d'homme dans deux paniers posés aux deux bouts d'une perche. Elle est ensuite mise en tas arrondis d'environ deux mètres cubes.

Puis elle est malaxée avec un outil en forme de U dont les deux branches sont raccordées par un fil (voir dessin n° 1)

 

et coupée en plaques successivement reposées par dessus le tas. Ceci permet un malaxage et une rotation de l'argile. L'argile peut aussi à ce moment-là être humidifiée. Pendant cette opération, le tuilier élimine les quelques cailloux et autres impuretés qui peuvent s'y trouver. La nuit, le tas est recouvert d'un plastique et repose de quelques heures à quelques jours (?).

Ensuite, le tas est repris en plus petites quantités par la même méthode de malaxage et de coupage.

Le tas a maintenant une forme rectangulaire pyramidale tronquée d'environ 1 mètre de long et 0,20 mètre de largeur

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Avec le dos de l'outil (dessin n° 2),  le tuilier lisse la surface de l'argile puis retourne l'outil et avec le fil découpe une tranche d'argile de 1 centimètre d'épaisseur. Avec une habilité impressionnante, il transporte cette tranche

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L'artisan utilise maintenant un lissoir en tôle courbée muni d'un manche (dessin n°4)

pour lisser et étendre l'argile. Ensuite avec un gabarit (outil n°5) fait de deux morceaux de bambou emboîtés l'un dans l'autre, il découpe la partie supérieure de sa pièce (correspondant à la longueur de 17 centimètres). C'est la partie la plus longue de cet outil qui permet à l'artisan de prendre la base du gabarit en référence pour tracer la ligne de découpe supérieure des tuiles. Il enlève le surplus qu'il rejette sur le tas d'argile du départ. Il prend alors l'ensemble, moule et argile, le pose dans un panier rempli de sciure puis sur le sol. Pour démouler sa pièce. Il réduit le diamètre du moule en faisant coulisser les bouts du moule l'un sur l'autre. Il enlève le sac de jute  resté à l'intérieur et laisse sécher le cylindre d'argile pendant un à deux jours.   

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Au bout de ce temps, il prend le cylindre entre ses mains, le met à l'horizontale et avec un mouvement très précis et très rapide, il tape sur le cylindre qui se sépare pour former 4 tuiles canal.

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 Ces tuiles sont alors remises en tas les unes contre les autres avec un peu de sciure pour les empêcher de se coller. Elles sont entreposées pour sécher pendant un certain temps jusqu'à ce qu'il y en ait suffisamment pour entreprendre la cuisson.

  Fabrication des briques artisanales :

Les briques sont fabriquées avec la même argile que les tuiles. Elles mesurent environ 100 x 200 x 50 mm. La forme est donnée par quatre briques formant un moule ( dessin n°6 )Le tout est entouré par une liane et posé sur une pierre plate.

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Après moulage les briques sont mise à sécher par terre pendant un à deux jours ; puis elles sont empilées pour être stockées en attendant qu'il y en ait un nombre suffisant pour remplir le four.

Elles sont cuites dans le même four que les tuiles.

La cuisson

Elle se fait dans des fours à ciel ouvert. Ils sont recouverts d'un toit simple, très haut pour éviter les problèmes liés à la pluie. Pour construire le four et la tuilerie, on a utilisé la topographie du terrain et souvent le talus de la route afin d'éviter de la fatigue pour transporter les tuiles dans le four. Le foyer est toujours dans la partie inférieure du terrain et le modelage des tuiles se fait à côté et au-dessus du four.

Les fours sont alimentés au bois et surtout au charbon qui est très abondant dans les provinces du Sichuan et de l’Hubei.  

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La chambre de cuisson a une forme ronde de 2 à 3 mètres de diamètre et d'environ 1,5 mètre de hauteur. Sa forme ronde est adaptée au rangement des tuiles canal (chez nous au début du siècle, les fours étaient carrés, car ils correspondaient à la cuisson de tuiles écaille). Les tuiles sont rangées sur le champ, les unes contre les autres, en 5 à 7 rangées. Un four peut contenir environ 5000 tuiles. La dernière rangée est recouverte d'argile mélangée à de la paille pour fermer le four. Nous ignorons le temps de cuisson mais si l'on compare à ce qu'on faisait en France, on peut supposer qu'il dure une à deux semaines.  

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Fabrication de briques en Chine. 

(fabrication industrielle)  

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Lors de l'expédition 1999,  nous avons eu la chance de pouvoir voir fonctionner une briqueterie semi-industrielle et plusieurs briqueteries artisanales.

Nous avons rencontré deux sortes de briqueteries.

Fabrication artisanale

Il y a de nombreuses petites exploitations familiales. L'extraction de la terre se fait souvent sur place ou à quelques mètres de la maison. Elle peuvent être groupées avec des tuileries.  

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Les briques sont moulées à la main. Elles mesurent environ 100 x 200 x 50 mm.

Le moule est fait avec 4 briques. Le tout est entouré avec une liane et posé sur une pierre plate. 

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Après moulage les briques sont mises à sécher par terre pendant un à deux jours. Puis elles sont empilées pour être stockées. Souvent elles sont recouvertes de clayettes en paille de riz pour les protéger du soleil.

  Le four :                          

Pour les briqueteries mixtes, le four à tuiles peut être utilisé (four non fermé dessus pour l'enfournement).  

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Pour ceux qui ne fabriquent que des briques, ce sont des fours style cloche. L'enfournement se fait par une porte de côté qui est murée à chaque cuisson.

Le foyer se trouve à la base avec souvent une bouche d'aération sur le côté.

fabrication industrielle :

plan coupe

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La méthode et les fours de fabrication ressemblent étonnamment à ce qui se passait en France au début du siècle. Le four est semblable au four Hoffmann ovale à cheminée centrale. Ce qui est surprenant, C'est que les zones de cuisson sont en fosses et n'ont pas de plafond. Le plafond est remplacé par une série de briques cuites qui est posée ou enlevée selon les besoins de la cuisson.  

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  Usines :

Elles se distinguent très bien dans le paysage ; ce sont de grands bâtiments    p brique.jpg (15154 octets)

Elle se compose de quatre élément :

- la carrière d'argile,

- l'atelier de fabrication des briques,

- le four,

-la  zone de stockage pour les briques en attente et les briques cuites.

La carrière d'argile : p brique6.jpg (14028 octets)


Elle est souvent située à une centaine de mètres de la tuilerie. L'extraction se fait à la main. Puis la terre est transportée près de l'usine dans une fosse. Elle est reprise par un convoyeur jusqu'au malaxeur à l'entrée de l'usine.  

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L'atelier de fabrication des briques :

Le bâtiment, très rudimentaire, est en fer recouvert de tôles. L'argile qui arrive par le convoyeur, tombe directement dans un malaxeur à hélices. L'argile y est broyée et humidifiée. Puis elle tombe dans une étireuse à hélices puis dans la filière à galettes à briques.

Les galettes sont transportées sur des rouleaux jusqu'à un tablier coupeur pour briques à pâte molle. Cet appareil coupe 18 briques d'un seul coup

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Ces briques sont alors manipulées à la main et transportées en brouette sur une aire de séchage.

Le four.

Le four est séparé de l'atelier de fabrication.

Il est construit en fosse en dessous du niveau de travail. Il a une forme ovale.

Il ressemble énormément au type de four Hoffmann mais les galeries ne sont pas recouvertes. C'est un four à feu progressif, constitué de deux unités de 2 foyers et de 2 fois 4 cellules de travail qui se déplacent en même temps que les foyers.  

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La cheminée se trouve au centre du four.

On peut décrire les 4 cellules de la façon suivante :

- La première cellule est la zone de défournement et d'enfournement. L'enfournement se fait à la main. L'empilement est fait de façon à ce que le charbon puisse tomber entre les briques et que la circulation de l'air puisse se faire .

   

- La deuxième cellule est la zone de pré séchage couvert. La fosse est remplie de briques crues, le dessus du chargement est recouvert d'une rangée de briques cuites, puis d'une couche d'argile pour faire l'étanchéité. Le plafond est ouvert en 8 à 10 endroits pour l'enfournement du charbon. Cette zone est préchauffée par l'air qui s'échappe de la zone de feu. Une séparation est faite dans la fosse entre la zone de défournement, d'enfournement et de préchauffage, par une tôle et des feuilles de plastique (peut-être du papier), debout en travers de la fosse.  

L'aération des fumées se fait par une ouverture sur le mur extérieur du four. Ce conduit doit être ouvert ou fermé selon le stade de la cuisson. Fermé les fumées s'engouffrent par un conduit vers la cheminée. Ouvert, de l'air froid entre sur les briques. Nous en avons déduit ceci, car nous n'avons vu aucune ouverture dans le mur intérieur, côté cheminée.

- Zone de feu.  

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Comme son nom l'indique c'est l'endroit où cuisent les briques.

Le feu est alimenté par du charbon en granulés qui arrive par le dessus du four par les petites ouvertures décrites plus haut.

L'alimentation se fait à la main, à l'aide de grandes "cuillères". La cuisson est surveillée à l'oeil, à la couleur des briques. La température varie entre 900 et 1200 °.

- Cellule de refroidissement. Quand la cuisson est effectuée, le feu avance progressivement. Dans la zone la plus éloignée, on commence à enlever la terre et les briques de couverture

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L'arrivée d'un air frais provenant de la zone de défournement accélère le refroidissement. Les portes de tirage sont ouvertes.

  Zone de stockage :

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Tous les transferts de briques et de tuiles sont faits manuellement, souvent sur des charrettes ou des brouettes.

 

Elles sont couvertes pour les briques crues. Les briques cuites sont stockées à l'extérieur de la briqueterie.  

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