Saint-Claude évolution Chapelle Expiatoire Peintures murales Les pavages en os
SAINT-CLAUDE (Jura)
La
cité de la pipe a pour origine une abbaye, l'abbaye de Condat et des moines.
Ainsi le veut la tradition locale qui relate que dans les années 435, deux frères, Romain et Lupicin, viennent s'installer au confluent de deux torrents, la Bienne et le tacon (confluent = condat en celte).
De
leur installation va naître une communauté monastique qui prendra le nom
d'Abbaye de Condat. A partir de là, une véritable épopée va suivre, faite de
périodes fastes et douloureuses, d'apogées et de déclins.
L'Abbaye
de Condat prend par la suite le nom d'Abbaye de Saint-Oyend et autour d'elle se
développe une petite cité. Cette minuscule ville va grandir et se prospérer
autour de l'abbaye.
Dès
le Vème siècle l'Abbaye de Saint-Oyend connaîtra une grande renommée dans
toute l'Europe médiévale. Au XIIème siècle, le culte qui se développe
autour des reliques de Saint-Claude – un des pères de la communauté, dont le
corps fut retrouvé intact presque 5 siècles après sa mort – amène un flux
exceptionnel de pèlerins. Grâce à eux, la puissance et la richesse de
l'abbaye s'accroissent et elle prend le nom d'Abbaye de Saint-Claude.
Après
la fortue et la puissance, à partir de XVème siècle, les règles monastiques
se relâchent et l'abbaye sombre
peu à peu dans la déchéance puis l'oubli avec la Révolution.
Sécularisation.
Saint-Claude devient le siège d'un évêché qui correspond à peu près au département
du Jura. C'est un des plus petits diocèse de France. L'église abbatiale
devient cathédrale.
De
cette fameuse abbaye, il subsiste
aujourd'hui peu de chose visible pour le touriste : la cathédrale Saint-Pierre
– Saint-Paul
et les "remparts" de l'actuelle place Louis XI.
Suite
de la présentation :
-
Description
de l'ancienne l'abbaye (à partir du plan et en disant que les plans de la ville
de Saint-Claude sont les mêmes que ceux du Moyen Age).
-
Description
de la cathédrale.
Le site de
Saint-Claude
Introduction :
Saint-Claude est la
ville la plus importante du Haut-Jura. Elle a environ 13 500 habitants.
Aujourd'hui, le slogan
de la commune est "la vie grandeur
nature".
Depuis longtemps c'est
l'industrie qui fait vivre
Saint-Claude : petites et moyennes entreprises qui travaillent le bois, le
plastique, le métal. Elles possèdent
souvent des techniques originales ou de pointe.
La ville se situe au cœur
du Haut-Jura.
1) géographie :
-
Au confluent de 2 torrents : la Bienne, le Tacon
et leurs affluents (
Les Foules,
le Flumen, l'Abîme,
etc…) à
lieu de sources et résurgences. La ville était autrefois appelée Condat (=
confluent en langue celte).
-
On est dans le Haut-Jura, mais à
une altitude relativement basse, 450
mètres. Les sommets des montagnes autour atteignent 800 à 1100 mètres.
-
Ouverture de la vallée vers
le sud (bonne exposition ).
-
La Bienne coule vers
le sud ®
vallée de l'Ain ®
Rhône ®
voie de communication (cf : les
radeliers ).
-
Communication vers
la Suisse ( par les cols de La Faucille et de Saint-Cergue).
2) Les grandes étapes
de la construction de la ville.
Le site est occupé par
les hommes depuis très longtemps.
-
Préhistoire
: mésolithique (pierre taillée ). Camps de chasse dans le Haut-Jura à la
limite des glaciers. Silex taillés trouvés dans au Pontet (combe de la
Mainmorte). Une pointe de l'âge du fer a été trouvée à Noirecombe.
-
Epoque
gallo romaine : vestiges trouvés au
cours des fouilles dans le chœur de la cathédrale (amphore, épingles de vêtement).
Nous sommes tout près du site de Villards d'Héria (sanctuaire et site balnéaire).
Jeure et Vaux, dans la vallée de la Bienne étaient des villages gallo romains.
-
L'installation
de la communauté religieuse date du Vème siècle.
Dès cette époque, il y a des foulons et
battoirs au bord du Tacon, sous l'abbaye.
-
Les origines de la ville actuelle
date du gouvernement de l'abbé saint
Olympe qu "admit des laïques à
Condat, leur concéda des terres et leur permit d'y construire des maisons, sous
réserve d'un cens annuel et en réservant au monastère un droit de propriété
". ("Vie des Pères du Jura"). Cette bourgade serait éloignée
d'un peu moins d'un kilomètre du monastère, …"les moulins", au
nord de la ville, au bord de la Bienne. Peut-être la rue du Pré
rappelle-t-elle le souvenir de ce vaste champ vierge entre le monastère et le
bourg primitif.
-
Les premières
maisons de la ville datent de l'époque carolingienne.
- L'entrée de la ville se faisaient par 2 ponts qui furent édifiés au XIIIème siècle :
le pont d'Avignon
et le pont du Faubourg.
C'est une corporation de
maçons spécialisés dans la construction des ponts (les moines pontifs de
Saint-Bénezet, (près d'Avignon) originaire de Vaucluse, qui est venu les
construire appelée par les moines de Saint Oyend. En paiement ils auraient reçu
la jouissance de toute la montagne dominant le pont d'Avignon et auraient fondé
le village d'Avignon.
De ces ponts, souvent
emportés par les crues ensuite, les seuls vestiges des structures médiévales
pourraient être des pierres de tailles dans le lit des torrents.
L'ancienne abbaye
Importance
de l'abbaye de Saint-Claude.
La fondation de
Saint-Claude correspond au tout premier
mouvement du monachisme dans l'est de la France.
C'est le premier en
Gaulle après
Les Iles de Lerrins (enface
de Nice.
-Saint-Victor à
Marseille.
-Le groupe de tous
(saint Martin).
Tout de suite après viennent les pères du Jura.
L'abbaye n'aura pas
d'expansion "super importante", mais ce sera une
des plus puissante d'Europe.
Les terres de Saint-Claude sont considérables.
C'est une
petite enclave autonome, un mini état, dépendant soit du Saint-Empire
Germanique, soit de Rome.
Il faut attendre le XVe
siècle pour qu'elle passe sous dominante bourguignonne.
Quand
l'abbaye est sécularisée, elle
devient le siège d'un évêché, dont les limites correspondent à celles du département
du Jura.
Compléments :
A partir du XII et
jusqu'au XVIe siècle, les pèlerinages
sont importants. ON sur eux des archives.
Mais on ne connaît pas le nombre de personnes qui venaient avant le XIIIe siècle.
Ce sont les pèlerinages qui ont fait l'importance de l'abbaye.
Entre le V et le XIIe siècle,
c'est une des abbayes les plus importantes d'Europe.
Au Moyen âge on estime
qu'il y avait, à l'abbaye de Saint-Claude, 200 à 300 moines. A la fin du Moyen
âge, ils étaient de 25 à 36.
Les stalles hautes
avaient 24 places. Par la suite, avec les stalles basses le nombre de place est
passé à 48.
La
vie de l'abbaye dure 1300 ans, ce qui
est remarquable.
–
Histoire
Les
pères du Jura
a
- Tout a commencé avec 2 hommes
Romain et Lupicin.
-Comment le savons-nous
?
Nous avons un témoignage
de grande valeur : " La vie des Pères
du Jura", écrite vers 515 par
un moine témoin. Cet ouvrage nous renseigne avec beaucoup de détails sur
cette "épopée monastique" qui
débute vers 435.
-Le contexte de
l'histoire.
-
La Séquanie gallo-romaine est une province militaire romaine qui
comprend en particulier les cités de Nyon,
Avenches et Bâle. La métropole est Besançon.
La première vague d'invasion est celle des Alamans en 460/465 qui arrive
jusqu'à Nantua.
Pour
empêcher la pénétration des Alamans, les dirigeants romains installent en Séquanie,
leurs ennemis héréditaires, les Burgondes.
Dans le royaume de Burgondie, le
pouvoir est partagé entre deux frères ; l'un réside à Lyon, l'autre à Genève.
-
La famille de Romain et Lupicin.
Ce
sont des gaulois romanisés qui
habitent l'avicus (village) d'Izernore (de même qu'Oyend).
C'est
une famille cultivée : Romain et
Lupicin ont une culture antique (romaine, acquise dans un monastère à Lyon).
A
Lyon le mouvement catholique méditerranéen est important.
Le
catholicisme est religion d'état de
l'empire romain depuis 303 (édit de Constantin), soit depuis 150 ans.
b- L'emplacement primitif.
"Le nouvel hôte, cherchant une
demeure répondant à ses vœux, trouva du côté de l'orient, au pied d'une
montagne rocheuse, un sapin épais, écartant en cercle sa ramure et qui, déployant
sa large chevelure, couvrit le disciple de Paul comme autrefois le palmier avait
couvert Paul lui-même. En dehors du périmètre couvert de l'arbre, une source
s'épenchait et offrait ses ondes glacées ; ses eaux vives, aujourd'hui encore,
sont mises à disposition de ses chers enfants ".
Pères du Jura page 247.
D'après les
explications de l'Anonyme, la montagne en question ne peut être que le Mont
Bayard. Deux sources pourraient correspondre, la fontaine de Saint-Romain ou la
fontaine du Bugnon.
Extension
de l'ermitage :
délocalisation du
premier site.
"
Comme le berceau des saints, si je puis dire, ne pouvait plus qu'avec peine
contenir leur nombre accru, ils s'établissent non loin de l'arbre, sur une
petite colline en pente douce où se trouve maintenant, en souvenir, l'oratoire
réservé à la prière privée ; après avoir dégrossi à la doloire et poli
avec le plus grand soin les pièces de bois, ils se construisirent des huttes et
en préparèrent d'autres pour ceux qui arrivaient."
Pères du Jura, page 255.
Traditionnellement le
second emplacement est sous la cathédrale, mais au regard de la topographie
actuelle, le second site pourrait être celui de l'école, montée Saint-Romain.
-La
sécularisation
-Aujourd'hui
B
– Architecture, monuments, vestiges
Le plan le plus ancien
connu date du XVe siècle. Ci-joint un plan du XVIIIe siècle provenant des
archives départementales.
La
place de l'abbaye / Organisation de l'abbaye
Le plan de la place
actuelle correspond à peu de chose près au plan de l'abbaye. C'est une abbaye
qui date du premier millénaire et qui en a donc les dispositions caractéristiques
: plusieurs églises reliées par un grand corridor.
On y trouvait aussi
comme dans toutes les abbayes, un mur d'enceinte, des portes, un cloître, etc…
1 – 1
- Les églises
-La
cathédrale Saint-Pierre. C'est le
nom qu'on lui donne depuis que Saint-Claude est devenu le siège du diocèse de
Saint-Claude.
Dom
Benoît raconte que sous le ministère de saint Oyend, des moines sont envoyés
à Rome pour y ramener quelques reliques de saint Pierre, saint Paul et saint
André. Ces reliques sont déposées dans une église sommaire en bois qui déjà
prendra le nom des saints apôtres. L'église que l'on voit aujourd'hui a est
beaucoup plus grande et sa construction s'est étendue sur 3 siècles.
Cette église est aussi une forteresse dont on peut voir aujourd'hui
encore les meurtrières.
C'est
une église abbatiale à laquelle seuls
les moines avaient accès.
On
y disait essentiellement les offices de nuit.
-
L'église
Saint-Claude ou Saint-Oyend.
Edifiée en 604 sur le tombeau de saint Oyend. Au début elle était
monastique et abrittaient les reliques
des Père de l'abbaye. Par la suite, elle devint l'église du pèlerinage. Détruite
au XVIIIème siècle.
-L'église
des Trépassés. Elle fait l'objet de
fouilles programmées. Elle est dédiée à Notre dame et se trouvait à
proximité du premier cimetière des moines.
-Hors
de l'enceinte, l'église paroissiale de Saint-Romain.
Elle n'existe plus aujourd'hui (détruite au XVIIIème siècle). Sur son
emplacement se trouvent l' Ecole du Centre.
1 – 2 – Le
cloître
Il était adossé à l'église
Saint-Pierre sur sa partie sud. Il menait aux bâtiments de la communauté qui
l'entouraient :
-le dortoir,
-le réfectoire,
-la salle capitulaire,
-le bâtiment du
cellerier.
-Il n'en reste plus rien
si ce n'est quelques traces sur les murs de la cathédrale - ®
le montrer – à sa place se trouve le
parking.
1 – 3 – Le
Grand cloître ( la Grande allée ou le corridor).
Il s'agissait d'un log
couloir voûté et enterré qui reliait le cloître de l'église Saint-Pierre à
l'église Saint-Oyend (puis Saint-Claude) à l'emplacement de l'actuelle halle
de la Grenette (voir détails plus loin).
1 – 4 – Le
palais abbatial.
C'était le riche bâtiment
où vivait le Père supérieur qui avait la charge de la communauté. Il se
trouve au-dessus de l'église des Trépassés.
1 – 5 – Les
cimetières.
-Le cimetière des
moines dans les jardins de l'ancien palais abbatial.
-Le cimetière des
nobles à l’emplacement de l’actuelle Banque de France. Il se situait à
l’intérieur de l’enceinte de l’abbaye. On y enterrait les personnages
importants de l’abbaye.
-Le cimetière
paroissial, destiné aux habitants de la ville, il était situé hors de
l’enceinte, autour de l’église paroissiale de Saint-Romain.
1 – 6 – L’enceinte
de l’abbaye. Les remparts.
Au départ l’enceinte
devait être en bois. Les rempart définitifs furent construit au IX ou Xème siècle
suite aux invasions que subit l’abbaye (Normands, Hongrois,…).
1 – 7 – Les
portes.
-La porte Notre Dame au
bas de la Montée de la Ceuille.
-La porte de la Pierre.
De la le chemin descend en pente raide vers la rivière et l'hôpital qui
existait déjà au XVIIIème siècle.
-La porte de l'église
Saint-Oyend de moindre importance.
-La porte de l'horloge,
la plus connue, qui reliait l'abbaye à la ville.
1 – 8 – autres
bâtiments.
-La tour du Bugnon qui
faisait partie des remparts.
-L'hôpital des pèlerins,
à l'intérieur de l'enceinte, à côté de la tour de l'horloge.
-Le château à l'extérieur
de l'enceinte.
1)
La
cathédrale
Extérieur
a-
La façade de l'église, à l'ouest.
Elle a été élevée
au XVIII siècle.
Elle présente un style
classique et fait un contraste saisissant avec le reste du bâtiment. La
seule concession au style gothique est le percement des arcs brisé des fenêtres.
Cette élévation sévère,
agrémentée de quelques têtes d'angelots, ne reflète ni la disposition, ni
l'esprit de l'édifice.
b-
Le chevet de l'église abbatiale, à l'est.
Il a été construit au
XVème siècle et a des allures de
forteresse.
L'abside, percée de
hautes baies occupant la largeur des pans est articulée par de puissants
contreforts. Chaque contrefort est couronné
d'une échauguette qui monte jusqu'au toit.
De chaque côté de
l'abside, il y a une chapelle à fond plat. Au sud, la sacristie et le trésor,
au nord, la chapelle de Neuville.
A chaque angle un
contrefort massif est surmonté d'une échauguette puis d'une flèche.
Ce sont les flèche qui donnent un peu d'élan à l'ensemble, le toit à double
pente étant aplati.
c
– Le flanc nord (côté arrêt des bus)
Il est très sobre. Les
fenêtres sont placées à grande hauteur.
Présence de contreforts
et d'échauguettes.
d
– Le flanc sud (côté ancien cloître).
-
extrémité sud-ouest : les
parements extérieurs des deux murs ne sont pas liaisonnés : pierres d'attente.
Projet de tour jamais réalisé.
-
Absence
de contrefort compensée par des murs
qu atteignent 3,90 mètres d'épaisseur.
-
Contre
cette paroi unie s'adossait le cloître,
construction à 1 étage, démolie après l'incendie de 1799. Traces de rubéfaction
sous la solive du toit encore conservée.
Il
subsiste quelques marques très ténues des arcades de la galerie : là où on
incrusta dans les années 1860 les pierres destinées à masquer l'arrachement
des retombées, et les raccords d'enduis du plafond du cloître.
-
Plus loin après la porte, la
paroi est moins épaisse et on retrouve les contreforts.
-
Le contrefort le plus large
contient un escalier à vis.
-
Deux portes donnaient accès
autrefois au cloître.
La
première a été condamnée en 1628, pour construire un oratoire, ménagée dans l'épaisseur
du mur (fonts baptismaux depuis 1941).
La
deuxième porte constitue l'entrée actuelle latérale de l'église. Le fronton
triangulaire de cette porte est de style classique et a été construit en 1828.
Une
autre porte, aujourd'hui désaffectée, précédée d'un perron de trois
marches, donnait au moyen âge, dans la cours de l'abbaye, à l'extérieur des bâtiments
réguliers. Elle est protégée par un assommoir. Elle contrôlait des accès
stratégiques : le chœur, le dortoir et l'ancien trésor.
Du
dortoir il reste la trace de l'accès directe à l'église, l'emplacement d'une
porte aujourd'hui bouchée et cimentée au dessus de la porte de la chaufferie.
-
L'appareillage des pierres.
Au
niveau de la 8ème travée, l'appareillage lisse du chevet se
substitue à un parement à bossages. C'est une économie de taille et un gain
de temps qui s'accorde bien avec le style du bâtiment. Pour la construction on
a utilisé deux types de calcaire ; un calcaire oolithique relativement léger
et facile à travailler pour les parties hautes et les éléments moulurés et
un calcaire portlandien lourd et dur, mais disponible sur place en grandes
quantités pour les parois extérieures et les parement des niveau inférieurs.
Comme ce calcaire est dur, on ne lisse pas les surfaces, mais dès la fin du
moyen -âge on utilise la boucharde qui laisse sur les surfaces des traces
punctiformes aisément reconnaissables.
Les
murs conservent également d'innombrables signes lapidaires qui présentent une
grande variété thématique. Ce sont des marques de tacherons gravées par les
ouvriers en vue de percevoir leur salaire. l'étude de ces marques permet de
suive les étapes de la construction.
Intérieur
Caractère monumental
et unitaire. Absence de transept.
a
- Les collatéraux
-
L'érection de l'église en cathédrale
a entraîné la modification de la chapelle de Neuville. Un mur la sépare en
deux parties. Au fond est installée la sacristie éclairée par les grandes
ouvertures que l'on voit de l'extérieur. Au-dessus de la sacristie se trouve
une tribune qui supporte l'orgue de chœur. Devant a été aménagée une chapelle. Revêtue de lambris
c'est la sépulture des évêques.
-
Les collatéraux ont une hauteur
quasi égale à celle du vaisseau central ®
aspect d'unité de la surface intérieure. Mais conformément à la tradition
ils sont deux fois moins larges.
-
Ils sont voûtés d'ogives
quadripartites.
-
Pas d'ornement ®
architecture puissante et dépouillée.
-
Appareil
de très grande qualité. Pierres
parfaitement taillées et disposées en assises parfaitement réglées.
b
– Les coursières
Ce sont les circulations
dans les parties hautes.
-
Les
coursières basses établies devant les fenêtres.
Elles sont desservies par des escaliers à vis logés au nord, dans l'angle du
clocher, et au sud, à l'intérieur du deuxième contrefort. >Elles sont
assez étroites du côté nord (0,60 à 0, 75 m), elles se dilatent du côté
sud, selon l'épaisseur des murs, pour atteindre 2, 50 mètres. Au niveau de
l'architecture, elle permettent d'alléger les murs des collatéraux et
d'ouvrier des fenêtres dans des murs plus minces. Elles participent aux système
de fortification de l'église : assommoir…
-
La
coursière haute, située au niveau des retombées des voûtes du vaisseau
principal. Rôle défensif en
communiquant avec les échauguettes + rôle architectural au moment de la
construction + entretien.
c
– les voûtes.
-
Collatéraux normalement voûtés
d'ogives quadripartites.
-
Vaisseau central doté de voûtes
d'ogives à 6 branches, particulièrement inhabituelles à cette époque. Il
s'agit en fait de voûtes speudo -
sexpartites ; l'ogive transversale au lieu de soutenir directement les voûtains,
joue le rôle d'un arc diaphragme supportant un muret intermédiaire.
-
Arcs des grandes arcades et
nervures des voûtes pénètrent au même niveau dans les piles, sans recourir
au chapiteau, en se fondant progressivement dans la maçonnerie. Ce
système de retombées en pénétration, systématisé et parfaitement abouti à
Saint-Claude, révèle un trait caractéristique de l'architecture gothique
flamboyante de la fin du moyen – âge.
d
– les baies
-
style gothique
"classique" – XIIIème siècle : 2 lancettes brisées et trilobées,
surmontées d'un quadrilobe.
-
Style flamboyant - soufflets et
mouchettes ou trilobes. Mouchettes associées à des lancettes trilobées,
inscrites dans un arc en anse de panier.
-
XVIIème siècle : schéma
simplifié et appauvri qui s'inspire de la tradition médiévale.
Œuvre de l'atelier
de Jehan De Vitry, genevois, vers 1450.
-
Deux rangées de sièges disposées
dans le vaisseau central, de part et d'autre des deux dernières travées.
-
Sujet religieux
-
Sur les dorsaux
: Crédo des apôtres et des prophètes. Lecture de la nef vers
l'abside. Les 12 premiers, au nord comme au sud, portent la figure d'un apôtre
auquel est associé un prophète. L'apôtre tient un livre, où sont déclinés
les versets du credo. A ses côtés le prophète déroule un phylactère dont la
prophétie annonce le verset en question. A Saint-Claude, toutes les
inscriptions qui devaient être peintes ont disparue.
-
Sur les jouées
: Sur leurs parties basses, elles sont consacrées
aux saints locaux. Au nord saint Lupicin et saint Romain construisant leur
sanctuaires et visitant leur sœur sainte Yole. Au sud ils sont au pied de leur
sapin. Au-dessus les saints patrons de l'abbaye, des scènes de la vie du
Christ.
Les
petites jouées sont consacrées à la
vie de l'abbaye.
-
Sur les statuettes surmontant les
dorsaux.
-
Scènes
populaires, animalières, satiriques et caricaturales sur les miséricordes, les
parcloses et statuettes aux crêtes
des dais.
d-
Le retable de Pierre de la Baume.
-
Inscription à la base : ce rétable
a été offert en 1533 par Pierre de
la Baume, abbé commendataire de Saint-Claude depuis 1511. Il était évêque de
Genève et venait d'être chassé par la Réforme. Ce retable est un hymne à la
gloire de saint Pierre.
-
Il ornait le maître-autel.
-
Au centre est représenté saint
Pierre évêque avec à ses côté le donateur.
-
Au-dessus la cartouche monogramme
du Christ.
-
Dans les compartiments latéraux,
à gauche, saint Paul et à droite, saint André. Trois sont les saints patrons
de l'église. Au dessus , à gauche saint Oyend et à droite, saint Claude.
-
En bas du retable, la scène et
des épisodes de la vie de saint Pierre.
-
Quatre panneaux peints accrochés
au mur du bas – côté sur faisaient autrefois partie du retable avec deux
autres perdus. Les grisailles étaient les parties visibles quand le retable était
fermé. Ces panneaux ont été très modifiés pour s'adapter à un nouveau maître
autel au XVIIIème siècle.
C'est la dernière d'une
longue série. Elle porte les armoiries d'un évêque présent à Saint-Claude
de 1823 à 1851. Elle contient une effliegie en cire en souvenir du corps du
saint brûlé en 1794. Une partie des ossements recueillis par un habitant de
Saint-Claude a été placée dans un petit reliquaire en argent et en cristal,
œuvre de l'orfèvre sanclaudien Jean François Frédéric Rosset.
Situé à droite de l'entrée latérale sud de l'église,et en brocatelle de Chassal, jaune puor le pied, violette pour la cuve.
Deux bénitier à l'entrée les cuves en marbre de Sampan (Jura)
f
- L'orgue
Elle date de 1844. C'est
une orgue de transition entre une orgue classique et une orgue symphonique.
g
– Les statues
-
La statue de saint Michel
terrassant le dragon est en fait un haut-relief?. Son revers est plat. Il est
attribué à Jean François Joseph Rosset dit le "Grand Rosset", 1706
– 1786.
Dit le "Grand Rosset" Sculpteur issu d'une lignée d'artisans et d'artistes,peintres et imagiers de Saint-Claude, il est le fils de Jacques-Antoine Rosset dit Dupont (1668-1726), maître-sculteur et fondeur à Saint-Claude,dont il reprit l'atelier. De nombreuses oeuvres religieuses lui sont attribuées dans les églises de Bourgogne et de Franche-Comté.
-
La vierge à l'enfant était
autrefois placée dans la chapelle de Neuville. Fin du XIVème siècle.
Saint Bruno, en babits monastiques avec capuchon des bénédictins. Attribué à Jean François Joseph Rosset
St-Thérèses de l'enfant Jésus.
Saint-Jean-Baptiste VIANNEY . Curé d'Arc
La dalle funéraire de Monseigneur Antoine-Jacques de Chamon a été sculptée en 1874. La dalle a ététaillée par le sculpteur Robelin marbrier à Lons-le-Saunier.
3)
Le palais abbatial et le Grand cloître
Ce qu'on voit de
l'extérieur :
-Un immeuble qui
appartenait à l'évêché et qui vient d'être vendu à la ville de
Saint-Claude et classé monument historique (Grand cloître, fresques).
-Au ras du sol une série
d'ouverture donnant dans des caves. Les parties faisant l'objet des fouyilles
sont situées à 1,80 mètres sous le sol de la place de l'abbaye.
Les fouilles
programmées :
-Elles ont lieu pendant
2 mois tous les hivers depuis 1994 et dureront jusqu'en 2005 / 2006.
-Sébastien Bully qui
habite à Saint-Lupicin est l'archéologue, chef de fouille. Ce chantier est
l'objet de sa thèse. C'est un archéologue libéral.
-Les frais sont payés
par l'état. Les personnes qui fouillent sont payées par l'Etat ou bénévoles.
La ville de Saint-Claude évacue les déblais et aide pour quelques problèmes
matériels.
-Les bilans de fouilles
ont fait l'objet de plusieurs causeries pour les Amis du Vieux Saint-Claude et
l'Université Ouverte.
Les données archéologiques
:
1.
Les parties les plus anciennes. Elles sont antérieures au XIIème siècle.
C'est le "grand cloître" et le cimetière des moines (côté
jardin). Il date probablement de la seconde
moitié du VIIIème siècle et appartient donc au premier millénaire, ce
qui est très rare en France. C'est le
seul exemplaire, en France, conservé en élévation. Il possède des décors
d'enduis de faux appareillages de pierres de couleur rose et blanche qui datent
d'avant l'époque carolingienne. A l'origine il faisait 110 mètres de long.
C'est la "grande allée" ; elle est conservée sur 47 mètres.
2.
L'église
romane construite en 1140 – 1160.
Elle est accolée au grand cloître. Elle est masquée par des constructions
plus récentes qui la saucissonne par une série de murs de refend et de
plafonds. Dimensions 17 mètres par 6 mètres. Le sol de l'église contient un
grand nombre de sépultures ; notamment une sépulture de femme datant du XVIème
siècle (une bienfaitrice ?). Cette église est connue dans les archives sous le
vocable de Notre Dame des Morts ou
Notre dame des Trépassés.
3.
Un
vestibule avec une voûte en
semi-berceau datant du milieu du XIIème siècle. Il est recouvert de pierres tombales appartenant à
des officiers de l'abbaye.
L'ensemble
de ces trois éléments reflète une fondation ancienne et importante. On y
pratiquait une liturgie processionnelle dans de longues galeries qui reliaient
les églises entre elles.
4 - La Chapelle aux fresques
construite au XVème siècle. Elle a
été construite pour contenir le tombeau
de Claude Venet. C'était le chantre
de l'abbaye, le prieur de Saint-Lupicin (il a fait reconstruire le prieuré).
Il a été délégué pontifical pendant quelques années et a aussi remplacé
l'abbé pendant quelques années. Claude Venet y a été enterré en 1478, date
qui figure sur la dédicace des fresques.
Le tombeau occupait le
centre de la chapelle. La chapelle a été rendue profane en 1750. Quelques os
ont été ré enterrés en grande pompe dans la partie nord de l'abbaye et la
chapelle transformée en cave à charbon. Les
fouilles dans l'ancien caveau ont permis de découvrir l'empreinte du corps dans
la couche de chaux (photos).
Les fresques couvrent tout le plafond et le haut des murs. Le thème
principal est le "Christ en majesté".
Les deux doigts de la main droite bénissent. L'autre main tient le globe
terrestre dans sa voûte étoilée (la voûte de la chapelle).
Dans chaque angle du plafond il y a une représentation zoomorphe des apôtres :
– taureau ailé = saint Luc.
Sur ces fresques il a été
fait un travail de consolidation qui a consisté a les dégager de l'enduis qui
les recouvraient et a injecter du mortier derrière aux endroits où elles menaçaient
de tomber.
Essai de restauration
sur la tête de saint Mathieu. La restauration, consistant à colorer avec la
couleur de fond, les endroits ou les couleurs manquent, ne sera faite que si le
lieu est ouvert à la visite.
La
situation de la chapelle aux fresques était très "stratégique"
puisque chaque fois que les moines en procession passaient dans le grand cloître,
ils voyaient le maître autel et le tombeau. Son souvenir était ainsi perpétué,
ce qui a été efficace pendant 200 ans.
Au XVIème siècle, le
cimetière est déplacé, l'église et la chapelle deviennent profanes et font
partie des communs du palais abbatial. Une cheminée monumentale est installée
dans le chœur de l'église. Au XVIIème siècle, ce sont les communs du palais
épiscopal.
Photos :
1.
Eglise Notre Dame des Morts.
L'entrée
du vestibule : avant et après les fouilles.
2.
Eglise Notre Dame des Morts.
L'entrée
de l'église : avant et après les fouilles.
3.
Eglise Notre Dame des Morts.
Le
chœur : avant les fouilles.
4.
Chapelle aux fresques.
Avant
les fouilles.
5.
Chapelle aux fresques.
Le
tombeau de Claude Venet 1478. Le caveau.
6.
Chapelle aux fresques.
Le
tombeau de Claude Venet 1478. Pierre tombale.
7.
Chapelle aux fresques.
Le
tombeau de Claude Venet 1478. L'empreinte du corps dans le chaux (semelle du
poulaine).
8.
Chapelle aux fresques.
Saint
Mathieu avant et après les travaux de conservation.
9.
Chapelle aux fresques.
Saint
Mathieu.
10.
Chapelle aux fresques.
Saint
Mathieu avant et après l'essai de restauration.
Belvédère place Louis XI
Les thèmes que l'on
peut traiter depuis le belvédère :
-
Le site de la ville (géographie).
® voir plus haut.
-
La topographie de la ville et la
circulation depuis l'entrée de la ville avant la construction du Grand Pont.
-
La construction du Grand Pont et
les changements amenés.
-
L'industrialisation de la ville.
Lecture du paysage industriel et histoire de l'industrie depuis les moulins du
premier millénaire jusqu' à aujourd'hui.
-
Introduction aux mouvements coopératifs.
I
– Topographie de la ville
1) Les différents
quartiers.
-
Les plus anciens construits sur la
roche : l'abbaye, la "vieille ville". Le château était construit sur
la partie la plus haute, derrière nous. Observer la roche calcaire qui affleure
sur le côté de la place.
-
La rue de la Poyat et ses maisons
étagées. Imaginer l'hiver avec la neige et des chariots lourds…
-
Le pont du Faubourg. Autrefois
entrée principale de la ville. Il était gardé et il y avait une tour de
garde. Un des premiers ponts de la ville avec celui d'Avignon. Le premier pont
du Faubourg Marcel date du XIIIe siècle. Le pont actuel date de 1911.
-
Le quartier du Faubourg. Un vrai
fauxbourg, situé à l'extérieur de l'ancienne enceinte de la ville.
Le
charroyage était une des activités principales du Faubourg, du moins jusqu'à
la mise en service du pont suspendu en 1844. Toutes les marchandises arrivant à
Saint-Claude par le sud, ou transitant par la ville devaient alors être hissées en haut de la Poyat à grand
renfort d'attelages. En 1846, près de 80 chevaux et chariots logeaient chaque
semaine dans cette rue.
On
ne parlait pas encore d'inondations aussi graves que celles des années 1990,
mais le quartier a de tout temps été habité par les plus modestes, ce qui
laisse bien sous-entendre ses inconvénients.
L'industrie
hydraulique y était très importante, l'"arrivoir" qui prend
naissance en amont de l'hôpital est souterrain au faubourg. En 1889, on dénombrait
dans ce quartier 43 fabricants et 47 artisans ou commerçants : tourneries,
tanneries, usine de pipes et tailleries de pierres précieuses.
-
Le quartier de la gare avec les
grands murs qui soutiennent la voie ferrée et les rues.
Les
moulins du premier monastère.
"Vie des Pères du
Jura"
Il y avait des moulins
mus par l'énergie hydraulique. Leur
mention à Condat figure parmi les plus anciennes que l'on peut relever dans les
textes du Haut Moyen-Age.
"…
Il y avait au monastère, parmi ces hommes à miracles dont nous avons parlé,
un diacre nommé Sabinien… Jouant un rôle utile, il gouvernait activement,
pour les besoin de la communauté, les moulins et pilons établis sur la rivière
voisine, sous le monastère même de Condat".
Vie des pères du Jura page 255.
Les aménagements liés
à l'eau.
"Par
la suite saint Sabinien, un jour, aidé par ses frères, s'appliquait à
grand soin à exhausser la berge du canal amenant l'eau du moulin, afin
d'activer le mouvement de la roue : on plantait une double rangée de pieux, on
tressait entre ceux-ci, selon la coutume, des tiges de saule, et on remplissait
l'intervalle avec un mélange de paille et de pierres".
La vie des Pères du Jura, page 301.