Vidéo à Téléchargée : Route des Foret 17 08 1996
Jean-Claude FRACHON : 27 octobre 2005 dans sa 62e année
un site a la hauteur du personnage : jura speleo
EN CONSTRUCTION
Jean-Claude FRACHON
Le
Frach
J’ai
débuté la spéléologie à Saint-Claude en 1965, de façon plus ou moins
suivie, avec quelques copains du quartier de la Poyat et du Faubourg. Il y avait
Prost Dumont ( Ladet), Jeunet (Rouillé). Ladet avait une maison Sur le Mont. On
y passait nos WE et on allait gratouiller dans les petits trous.
En
1968, en mai surtout, avec les deux
frères Besson, dont Jacky avec sa première voiture, une petite Fiat, nous
avons parcouru le Grandvaux.
Puis
j’ai eu ma première 2CV. Nous faisons des sorties avec Paulin, Blanchet, Yves
Vincent et naturellement le Père Colin.
Ma
première rencontre avec le Frach date de 1967, lors la première réunion à
Poligny pour la création du CDS Jura.
De Saint-Claude, il y avait moi, Colin et Blanchet. La réunion s’est déroulée
dans la salle d’audience du tribunal, un décor début XIXè très
poussiéreux. A la tribune, à la place du procureur, Monsieur Jean Claude
Frachon, qui naturellement mimait le personnage. Nous étions sur les bancs des
prévenus. Il y avait quelques jurassiens, le Fred Meyer, Dédé Favin,
heureusement le banc des accusés était vide. Ce jour là, le CDS est né.
J’ai
rencontré Jean Claude pour la deuxième fois à Neuchâtel, au quatrième congrès
national suisse de spéléologie en 1970. Il nous présentait la Caborne de
Menouille. Pendant le congrès nous avons échangé quelques mots. Il avait été
très étonné de trouver des jurassiens et encore plus un Saint-Claudien, car
ce n’était pas l’habitude.
Après
j’ai retrouvé Jean Claude dans un stage d’équipier de spéléo à Poligny
avec Michel Blanchet en 1972 (CDS INFO N° 2 1972). C’était naturellement un stage organisé par lui et Yves Aucant. C’était
les premières techniques de montée aux échelles, assuré par un bloqueur sur
le côté (en autoassurance) et il fallait apprendre à redescendre au
descendeur (descendeur tout neuf et sans cliquet). Il y avait aussi la descente
en rappel, au descendeur, au Trou de la Lune. Quelle avancée technique pour
nous !
La
deuxième année c’était le tour des progressions au jumar. Ce qu’on
appelait à l’époque les techniques de spéléologie alpine.
Puis
après, au courant des années, quelques sorties collectives qui nous ont permis
de nouer de nombreux liens. Et à partir de cette période il est devenu
« le Frach ».
Puis
le cadre du CDS, le Frach organisa des sorties d’initiation à la technique du
jumar. Nous étions trois de Saint-Claude. Le rendez-vous se faisait dans la région
de Salins. Arrivés au rendez-vous, pour X raisons nous changions d’objectif.
Ce
jour là, nous nous rendions je crois, au Gouffre de Vaux. Celui–ci commence
par un puits d’une quarantaine de mètres, d’autres suivent d’une
quinzaine de mètres. Il y a ensuite une galerie à 45°. Nous plantâmes
quelques spits – c’était nouveau- et fîmes quelques ateliers mécaniques :
palan, auto assurance, etc. Jusque là tout était normal. Puis vient l’heure
de la remontée. Nous étions recouverts d’une mince pellicule d’argile bien
grasse. Dans un des petits puits de 15 mètres, un premier remonte et nous prévient
que les bloqueurs ne tenaient pas bien et que ça glissait. Le matériel était :
bloqueur de poitrine et jumar ( des vrais jumars) et bloqueur deressler à la pédale
(gâchette sans picots). Puis ce fut mon tour. Après une dizaine de mètres sur
la corde, quelques signes de mauvaise adhérence du deressler de la pédale se
font déjà sentir. Puis ce fut la chute d’une dizaine de mètres. Je suis
arrivé sur les pieds et m’étais fait mal à une cheville. A ce moment là
nous commençons à entendre les premiers coups de gueule du Frach :
« maniez-vous ». Puis il me passa sa poignée jumar. Là les deux
bloqueurs accrochaient mieux, mais il fallait dans les zones un peu glissantes
pousser la gâchette avec le pouce, à chaque traction. A mi course je fais le
premier nœud en milieu de corde. Puis plus les heures tournent, plus la voie du
Frach se faisait entendre. Enfin le dernier puits de 40 mètres. Le premier
monte en continuant à se passer les jumars. A mi course il fait le premier nœud
au milieu. J’étais le deuxième, ma chevilles me faisait de plus en plus mal,
je devais monter avec mon pied gauche. Lors de ma montée je rajoute encore 2 nœuds
à la corde, si bien que le dernier de l’équipe à sortir eut le départ de
la corde à 1, 50 mètre du sol. Nous voilà tous dehors tard dans la nuit. En
repliant le matériel, nous analysons un peu la situation. Le Frach dit « Ma
femme doit commencer à s’inquiéter. S’ils nous recherchent nous n’étions
pas dans le trou prévu ». C’est là que je me suis rendu compte de la
dimension et du sens d’équipe du personnage, malgré ses grands coups de
gueule qui étaient d’ailleurs nécessaires. Puis vient le retour à
Saint-Claude, trois dans la voiture, et j’étais naturellement le seul à
avoir mon permis. Le retour fut long. Je tenais le volant et c’était le
passager qui appuyait sur la pédale d’accélérateur. Enfin j’eu trois
semaines de plâtre.
C’est
à ce moment là, que nous sommes est devenus de grands amis, le Frach et moi.
« Tu
étais la bibliothèque de la spéléologie du Jura. Etant moins organisé que
toi, combien de fois je t’ai téléphoné en te demandant le jour, la date, le
siphon que j’avais plongé ? Car je savais que tu notais tout. »
Un
grand vide reste auprès de moi.
Frach
ou que tu sois pense a noue.
Le
Bebert
Robert
LE PENNEC février 2006